• Le pèlerinage de la vie

     

    L’existence de chaque être humain est semblable à un pèlerinage à vivre.

    Pour bien comprendre cette notion, nous allons nous mettre dans la peau d’une personne qui souhaite s’engager sur le chemin de Compostelle pour être en mesure de faire des liens avec la vie terrestre.

    Pour commencer, il convient de voir ce pèlerinage comme une grande aventure comprenant 3 Actes : la préparation (Acte 1), le pèlerinage en lui-même (Acte 2) et le retour où on partage son expérience (Acte 3).

     

    Au départ, il y a toujours un appel intérieur qui résonne dans le cœur de l’individu. Les raisons sont différentes pour chacun, mais cet appel incite la personne à évoluer et à lâcher une partie de ses habitudes pour entrer dans une nouvelle expérience.

     

    L’individu entame alors la préparation de son voyage (Acte 1). Celle-ci inclut plusieurs dimensions : psychologique, physique, matérielle, familiale, spirituelle…

    Il se met à lire des ouvrages sur le sujet, à regarder des reportages, à discuter avec des gens qui l’ont fait. Bref, il s’intéresse à cette aventure avec enthousiasme. Il se met également à la randonnée et pratique divers exercices physiques pour être en bonne forme.

    Il prépare aussi son sac et ses affaires avec attention… et avec une balance pour évaluer le poids à porter. Il évalue le temps que cela va lui demander, le coût global du voyage, la meilleure période pour y aller, l’itinéraire et les étapes du parcours. Grâce à cela, il gagne progressivement en confiance et un jour, il se sent prêt à partir.

     

    La date du départ est arrivée et c’est l’engagement (Entrée dans l’Acte 2).

    L’individu fait ses premiers pas en direction du futur.

    Les premiers temps, cela s’avère difficile, douloureux, mais il est content d’être parti. Il rencontre d’autres pèlerins et vit des relations intéressantes, car ils progressent tous vers le même but : atteindre Saint-Jacques-de-Compostelle et le bout de la Terre (Fisterra).

    Son parcours est constitué de moments de joie et de découvertes, mais également de temps d’épreuves qui peuvent le pousser à rebrousser chemin. La persévérance et l’entraide solidaire lui permettent toutefois de continuer et il dépasse certaines limites.

    D’un autre côté, la beauté des paysages naturels qu’il traverse l’émerveillent et il se reconnecte à la Terre. Cela lui apporte de la paix.

    Progressivement, il parvient à ressentir ce qui est vraiment essentiel dans sa vie, tandis que certains aspects de son existence perdent de leur saveur. De vieilles histoires et blessures du passé se dissolvent aussi avec le temps et il s’ouvre de plus en plus à l’inconnu et au sens de sa vie.

    À chaque étape, il fait de nouvelles rencontres, dort dans un nouvel endroit et son carnet de pèlerin reçoit un nouveau tampon, signe visible de sa progression sur cette voie universelle et profondément humaine.

    Plus il approche du but et plus il ressent qu’il vit une transformation intérieure. Sa vision de la vie gagne en simplicité et en authenticité.

    Puis il atteint son objectif, c’est-à-dire qu’il arrive à Saint-Jacques-de-Compostelle. C’est la victoire et il la célèbre joyeusement avec d’autres pèlerins dans la cathédrale. Les cloches sonnent pour honorer les efforts entrepris qui lui ont permis d’être davantage lui-même et de renouer contact avec le Divin (voire de s’être réconcilié).

    Un temps de recueillement, de gratitude et de dignité fait généralement suite à l’arrivée et il reste quelques jours à Saint-Jacques. Il se sent plus humain, plus vivant que jamais.

    Disposant encore d’un peu de courage, il reprend sa marche pour 3 jours de randonnée jusqu’à Fisterra, le bout de la Terre.

    Là, il est face à l’Océan Atlantique à perte de vue. C’est le symbole que sa conscience s’est élargie au cours du voyage.

    Une fois sur place, la tradition préconise de se débarrasser de ses vêtements de voyage pour en acheter de nouveaux. Il joue le jeu et comprend que ce changement vestimentaire symbolise le fait d’avoir « changé de peau » en accomplissant ce pèlerinage.

    Les quelques jours de repos à Fisterra lui apportent la certitude qu’il a bien changé et l’idée de se retrouver dans son environnement initial ne l’enchante guère.

     

    Une part de lui aimerait rester ici, mais les contingences matérielles et relationnelles lui rappellent que son aventure n’est pas totalement finie. Il lui reste à témoigner de son expérience. Aussi, entame-t-il le chemin du retour (Acte 3).

    Une fois chez lui, il éprouve le besoin d’opérer des changements concrets, car ses repères se sont modifiés au cours du voyage. Il se débarrasse de vieilles affaires et ressent un allégement. Une soif d’authenticité abreuve davantage son existence et il souhaite que son environnement reflète l’individu qu’il est devenu.

    Puis, il s’active pour trouver les moyens de partager son vécu afin de ne pas le garder égoïstement. Il a plaisir à raconter les joies et les peines rencontrées, et à témoigner de sa transformation. Cela touche le cœur des gens et leur donne envie de s’investir plus dans leur existence. Ces actes de partage lui apportent un sentiment de dignité et il se sent davantage en interdépendance avec l’humanité et son évolution.

    Désormais, il se sent habité par une nouvelle force intérieure qui l’aidera à avancer tout au long de sa vie.

     

    Ce que nous venons d’évoquer correspond à un pèlerinage vécu dans les règles de l’art où l’individu a réalisé son parcours d’une seule traite, entre son domicile et son point d’arrivée. C’est bien sûr l’idéal pour vivre une profonde transformation.

    Il existe aussi d’autres façons d’aborder ce pèlerinage.

    Le plus répandu consiste à parcourir un bout de chemin chaque année (quelques centaines de kilomètres) et à reprendre la route là où on s’est arrêté la fois précédente. Cela fait travailler la persévérance et la patience.

    Certains commencent également le pèlerinage et vont s’arrêter en cours de route pour ne plus jamais repartir.

    Enfin, d’autres vont se préparer pendant de longues années… mais ne partiront jamais !

    Ces différents cas de figure montrent comment nous pouvons progresser dans notre destinée.

    À certains moments, nous sommes plein d’entrain et avançons vite et bien. Les difficultés ne nous freinent pas et nous progressons dans la joie.

    À d’autres moments, nous nous arrêtons, car nous sommes face à une grosse épreuve à surmonter. Une fois la solution trouvée et la transformation accomplie, nous reprenons notre route. Parfois, cela peut nous demander plusieurs années pour digérer ce que nous avons vécu, tirer des leçons évolutives et changer.

    Face aux épreuves, nous pouvons aussi nous braquer et nous mettre à de bouder indéfiniment et de ne plus rien faire. Nous sommes alors semblables à ceux qui ont commencé leur pèlerinage et s’arrêtent brusquement en cours de route.

    Quant à ceux qui se préparent indéfiniment et ne partent jamais à l’aventure, ils symbolisent le fait de savoir ce que nous avons à faire, mais de ne pas avoir le courage de l’entreprendre par paresse et attachement au confort personnel.

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    Les liens avec le Thème Natal Numérologique

     

    Pour commencer, l’appel à partir en pèlerinage symbolise notre souhait spirituel de continuer notre évolution sur Terre. Cette vision inclut le principe de la réincarnation. Après avoir tiré des leçons de notre précédente existence, nous éprouvons le besoin de redescendre sur Terre pour vivre de nouvelles expériences.

     

    Voici un exemple de représentation du Thème Natal

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    Le pèlerinage de la vie

     

    Comme vous pouvez le constater, le Thème Natal repose sur la date de naissance et les éléments de l’identité où chaque lettre est assimilable à un nombre (A=1, B=2, etc.).

    Dans cette optique, chaque Thème Natal est unique et se doit d’être étudié de manière individualisée.  

     

    Voyons maintenant les liens entre les éléments du pèlerinage et le Thème Numérologique. 

    L’Acte 1 correspondant à la phase de préparation s’étale de la naissance à l’âge de 28/29 ans, au cours de laquelle nous nous « construisons », tant au niveau corporel qu’au niveau de notre personnalité. A noter que les derniers os du coccyx finissent de se développer à 28 ans.

    Au cours de cette période, nous découvrons notre tempérament, notre caractère et nos talents naturels (Expression), une partie de nos forces et faiblesses reliées à la Pensée, au Sentiment et à la Volonté, ainsi que certaines motivations profondes (Intime).

    Nous commençons aussi à goûter inconsciemment à la grande leçon que nous sommes venus apprendre (Chemin de vie) et nous accomplissons quelque chose d’important (Première Réalisation) après quelques dépassements (1er Défi mineur) qui nous amènent au ressenti d’être devenu un jeune adulte.

    Cette première partie de l’existence est dite « naturelle » car elle consiste à récupérer notre « bagage karmique » et nos acquis, et à trouver notre place sur Terre.

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    L’Acte 2 correspondant au départ pour le pèlerinage jusqu’à l’arrivée à Fisterra s’étale entre 28/29 ans et 59/60 ans.

    Cette seconde phase n’est plus naturelle. Elle demande des efforts, des remises en question et l’utilisation du libre arbitre pour avancer et ne pas tourner en rond dans les références de la première partie de vie.

    La route à parcourir symbolise notre Chemin de vie. C’est la voie pour assimiler la leçon que nous sommes venus apprendre pour évoluer.

    Les épreuves que nous rencontrons en cours de route et qui requièrent un dépassement de soi touchent le 2e Défi mineur et le Défi majeur.

    La transformation intérieure ressentie en arrivant à Saint-Jacques-de-Compostelle est à mettre en analogie avec la Mission de vie qui indique un accomplissement significatif dans notre vie et la révélation d’une partie de notre esprit. Cette Mission doit être réalisée entre 35/37 ans et 60 ans.

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    L’Acte 3 correspond à la troisième partie de vie s’étalant de 59/60 ans à la mort terrestre qui est une naissance au monde spirituel.

    Pour être bien vécue, elle demande d’avoir évolué dans la seconde phase de sa destinée.

    Peut-on parler de ce qu’on vit sur le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle si on n’y a jamais mis les pieds ? Non, bien sûr.

    Et bien, c’est pareil pour la troisième partie de vie. Il faut avoir quelque chose à raconter pour donner aux plus jeunes l’envie de progresser dans leur existence.

    Cette troisième partie de vie est donc à mettre en analogie avec le retour de l’individu chez lui, les modifications qu’il va apporter à son quotidien et le témoignage de son expérience.

    D’un point de vue numérologique, cela correspond à l’intégration du Chemin de vie et au Don de soi, c’est-à-dire à ce que nous sommes venus apporter au monde pour participer à l’évolution humaine. Il s’agit des fruits de nos victoires et expériences diverses.

    Parfois, cette dernière période de vie peut nous confronter au second Défi mineur qui demande à être bouclé.

     

    Les tampons sur le carnet du pèlerin, quant à eux, peuvent symboliser les étapes évolutives que nous avons accomplies au fil du temps et qui faisaient partie du programme de notre destinée. Programme que nous avons élaboré dans le monde spirituel dans l’entre-deux vies.

     

    Le Thème Annuel, qui s’étale d’un anniversaire à un autre, correspond à une portion de notre pèlerinage individuel et au cours duquel nous aurons peut-être un changement de route à opérer, une épreuve importante à traverser, des surprises à accueillir, de belles rencontres à vivre et des prises de conscience.

     

    Remarques concernant le sac de pèlerinage

    Il arrive souvent que les personnes qui entament le chemin de Saint-Jacques de Compostelle se rendent compte au bout de quelques jours (voire d’une journée), qu’elles ont embarqué trop d’affaires pour cette aventure. Elles en viennent alors à opérer un grand tri pour ne garder que ce qui est vital à leur progression.

    Ce principe d’épuration se retrouve dans la Numérologie Évolutive. Les éléments dont nous tenons compte pour étudier un Thème sont triés sur le volet. Cela permet de rester concentré sur l’essentiel et de mettre en pratique ces données pour vivre pleinement son Thème Numérologique.

    Emmanuel Marseille - Novembre 2018